Basket amateur

Basket amateur : contexte, spécificités et paradoxes

Parlons Basket

Le basket amateur c’est un monde de paradoxe ou le terme amateur (plaisir, absences de contraintes), se télescope aux exigences administratives, légales ou sportives.

Le terme de basket amateur est vaste car il comprend aussi bien les U7 que les joueurs de Nationale 2. Quel est le basket amateur qui nous entoure ? Celui qui est composé de bénévoles, de joueurs en formation, d’arbitres dévoués et de salles aux revêtements parfois douteux ? C’est ce basket que l’on aime aussi et qui nous procure le plaisir de côtoyer des amis. Il a cependant beaucoup de spécificités d’autant plus lorsque l’on est salarié. Et c’est la sa singularité : il emploi l’immense majorité des entraineurs professionnels et beaucoup l’oublient.

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Basket amateur : le sportif

Qui donc compose la branche amateur de notre discipline ? Le milieu associatif par son particularisme fait se mélanger des gens qui ont un point commun : la passion du basket. Le basket amateur comprend l’intégralité des équipes dont les joueurs sont mineurs. Pour les seniors cela comprend les équipes masculines jusqu’en NM2 et NF1 pour les féminines.

En théorie, amateur veut dire dans le langage usuel : non rémunérés. Je vous renvoie à votre honnêteté concernant certains niveaux. Et c’est déjà l’un des premiers points qui fleure bon l’inadéquation entre le terme amateur et la réalité.

Le rapport à la compétition

Toute la complexité est de réussir à allier amateurisme et compétition. Or ces deux notions sont parfois difficilement compatibles dans l’esprit des gens. La première raison est qu’historiquement nous avons un génie français qui a eu la bonne idée un jour de dire que l’important était de participer. Depuis ce jour, on ne sait pourquoi c’est devenu la devise du Sport Français. De facto ceci pose irrémédiablement une frontière entre faire de la compétition et faire du sport de façon amateur, on ne peut faire les deux.

La deuxième raison est fédérale et provient des exigences liées à certains niveaux de jeu dont le cahier des charges est souvent complexe pour des structures dont les dirigeants sont bénévoles.

Nous subissons aujourd’hui encore l’incompréhension qui découle de certains championnats qui n’ont plus rien d’amateur tant dans le niveau de jeu que dans l’aspect financier. Le basket amateur est donc difficilement définissable sur le plan sportif, chaque club voulant progresser. Cependant nous pouvons probablement y regrouper les niveaux départementaux et régionaux.

Les exigences des niveaux amateurs

La contrainte sportive des niveaux amateurs qui serait la plus en inadéquation est probablement l’exigence de diplômes et de statut de l’entraineur. Ce qui régit ces exigences (qui sont une vraie contraintes pour certaines structures) n’est pas tant la compétition que la nécessité d’assurer un minimum de compétences dans l’encadrement. Car c’est de cette compétence que la confiance des licenciés et de leurs parents dans notre discipline s’installe. C’est également par ce biais que le niveau augmente, facilitant ainsi la montée du niveau national dont le basket amateur est le pourvoyeur (parfois sans moyens…ce qui pourrait faire une autre grande discussion…)

L’approche globale comité et ligue

Concernant les représentants de la FFBB dans nos régions ils sont pris entre deux feux. En premier lieu leur mission est d’organiser le championnat et les détections pour alimenter le haut niveau. Mais la problématique est réelle car les élus des comités et ligues font partis justement de ces clubs amateurs. Or leurs objectifs et leurs intérêts sont forcément en inadéquation parfois avec cette pyramide vers le haut niveau.

Ils oeuvrent donc d’abord pour le bien être des clubs et non pour celui de la fédération (de manière collective). Nul jugement de ma part dans cette phrase bien au contraire mais je veux ici pointer du doigt la difficulté d’associer les deux objectifs. Ainsi les ligues et comités jonglent-ils en permanence entre l’élite et le basket de leur territoire pour contenter chacun….tâche au combien difficile.

Basket amateur : la législation

basket amateur légal

L’immense majorité du basket est organisé en association loi 1901. Pour un petit rappel ces associations sont à but non lucratif c’est à dire que l’objet de leur existence ne peut pas être de créer de la richesse financière à redistribuer. Ainsi les dirigeants ne peuvent être salariés de l’association.

Un monde d’employeurs

Paradoxalement le sport amateur en France est l’un des plus gros employeurs national avec environ 100 000 salariés (1,8 millions pour les associations). Ce phénomène complique indubitablement ce rapport à l’amateurisme. Car oui les dirigeants sont bénévoles mais ils ont à gérer un ou plusieurs salariés dans leur structure. Or ils n’ont parfois aucune expérience dans ce domaine et même lorsque parfois c’est le cas cela génère des difficultés aux acteurs.

La première problématique est clairement que les salariés du sport ne sont pas ou peu considérés comme des salariés normaux. C’est souvent inconscient mais c’est lié au fait qu’ils font un métier entourés de gens passionnés qui ne comprennent pas que le salarié lui n’est pas qu’un passionné. L’inverse est également vrai dans le rapport aux dirigeants bénévoles que les salariés ont du mal à considérer comme des « patrons ». Or cela biaise le rapport lorsque surviennent des difficultés légales. Etre vigilant sur ce point me semble important pour amener la sérénité au quotidien.

Enfin il y a un décalage la encore en rapport aux emplois car autant dans le monde professionnel il est concevable d’appliquer la convention collective autant dans le monde amateur cela est quasiment impossible, pourtant elle s’applique à tous de la même façon… Un autre exemple est celui du téléphone portable de travail, facilement accepté par l’employeur dans le monde pro mais inexistant chez les salariés des structures amateurs.

Des contraintes légales

Dans les associations vous avez tous des obligations légales. Elles sont diverses que vous soyez dirigeants ou salariés mais concernent plusieurs domaines :

  • Le droit du travail (relations salariales)
  • La responsabilité (des licenciés, du public)
  • Administrative (Budget, comptes, déclaration préfectures)

On est donc la encore loin du basket amateur au sens littéral. Regrouper des personnes passionnées, réserver un créneau de salle et jouer cela n’est plus possible. Des assurances vous seront demandé quant à « qui fait quoi ou et comment ». C’est la partie la plus contraignante pour les dirigeants car c’est la partie qui amène le plus de risques si des problèmes surviennent.

L’ administratif

Basket amateur : Un sacerdoce

Pour qui est dirigeant voire même entraineur dans le monde du basket normal 😉 c’est non seulement une passion mais également un aspirateur du temps personnel. Je voulais intituler ce paragraphe « administratif : le repaire des réunions ». Etre dans une association sportive c’est passer beaucoup de temps dessus. Les réunions s’enchainent entre les réunions de bureau, de créneaux, de bilans, de préparation de saison suivante etc etc etc. Mais pourquoi cela ?

La raison principale est d’abord que peu de clubs arrivent à déléguer les missions. Soit parce qu’il n’y a pas assez de volontaires soit parce que tout le monde (ou une seule personne parfois) veut tout contrôler. Si vous ne voulez pas que votre association vous dévore votre temps, déterminez ce que vous allez faire et ne pas faire au sein de celle-ci. Il ne s’agit pas de dire qu’il faut passer peu de temps mais en passer le maximum tout en gardant le plaisir de s’impliquer.

Pourquoi parler de cela ici ? Parce que cette débauche de temps est indispensable au basket amateur. Sans ces personnes là, plus de volontaires pour gérer une partie qui ne peut l’être légalement par des pros.

Basket amateur dirigeant

La problématique du budget

Quelle hypocrisie que le budget des clubs amateurs. Je met les pieds dans le plat mais ceux-ci ne sont pas toujours fautifs. On ne peut pas mettre des structures amateurs dans des conditions telles qu’elles soient obligées pour certaines de partir sur des bilans à 200k-300k. Soit on tolère que certains niveaux sont comparables à du niveau pro en terme d’investissement salariales, de frais de déplacements… soit on ne le tolère pas mais ceci s’organise en amont pour les soulager.

Les clubs malheureusement sont parfois obligés pour maintenir une dynamique et un niveau de rentrer dans des conditions financières importantes. Je ne cautionne pas pour autant les absurdités commises en terme de dépenses par certains clubs. Mais que chaque saison des associations entières s’écroulent à cause de cela doit poser réellement question. Repenser l’organisation globale du sport amateur ou bien ne plus le considérer comme amateur pour les soulager ? La question est complexe et j’avoue que ma maitrise de ce sujet est probablement incomplète pour avoir un avis tranché.

Simplifions

Enfin il est important de soulever un point qui me semble problématique, celui des « cahiers des charges ». Les associations sportives, y compris pour les niveaux les plus bas sont inondés de paperasses. Je comprends la nécessité de structurer, d’accompagner et faire en sorte de trouver des moyens d’évaluations sur le territoire. Mais à contrario j’ai le sentiment que depuis plusieurs années les bénévoles se voient rajouter sans cesse des missions.

Cela va des dossiers à remplir pour les accès aux championnats élite, au développement de la citoyenneté en passant par les nouvelles pratiques. Les intentions derrières sont probablement louables mais les clubs ont-ils à ce jour les moyens humains et financiers d’y faire face ? C’est une vrai question légitime au regard des remarques que peuvent faire les dirigeants actuels sur leur quotidien. N’existerait-il pas des moyens d’alléger cela, de faire du 5 en , des aides financières plus importantes ?

Quoi qu’il en soit le basket est un sport qui se porte bien et c’est bel et bien la résultante d’un bon travail à tout les niveaux. Le basket amateur cependant se retrouve de plus en plus confronté à des exigences qui le dépassent. Il ne faudrait pas que cela entraine l’épuisement des passionnés de ce sport.

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3 commentaires

  • Le basket est un sport ou la licence reversée est particulièrement élevée. Il est effectivement anormal que la fédération facture des formations dont nous avons tous besoin en tant que dirigeants de petits clubs. Les comités ont un role à jouer et doivent fournir des outils et un support plutot que se contenter de rerouter les messages de la fédération

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  • Commentaire très intéressant qui montre les leviers de progression que l’on a pour améliorer l’organisation globale des clubs. L’époque est au gain de temps et surtout à la facilité, nous verrons comment évoluent les différents outils et surtout….dans quels buts pour les clubs amateurs.

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  • Bonjour,

    Je partage cette analyse, étant éducateur bénévole depuis l’âge de 15 ans, cela fait maintenant 35 ans que je vois l’évolution du basket-ball amateur. En effet on demande aux dirigeants bénévoles qui la plupart du temps sont des parents d’être de plus en plus compétant dans le domaine administratif et juridique. La fédération, les ligues et comités souvent oublient d’accompagner les dirigeants bénévoles, avec la dématérialisation des licences là encore très peu d’accompagnement sur le terrain et les parents sont livrés à eux même, comme si tout le monde maitrisait l’outil informatique ! Pensez vous que les familles monoparentales, souvent des mamans sont en capacité de gérer cela en plus ? Je ne parle pas des paiement, qui avec ce processus échappent complètement au club amateur, car les licencies peuvent directement réactiver leur licences et donc sont qualifiés pour jouer sans pour autant avoir payé la licence ! Le club se voit ponctionné automatiquement par prélèvement automatique par son comité mais doit courir après les paiements. Cette problématique n’a pas été anticipé par les instances et placent les clubs en difficultés de trésorerie. En ce qui concerne la formation, on s’aperçoit que la fédération met en place des séminaires payant, 400 € par dirigeant pour apprendre à utiliser les outils informatique de la fédération, je trouve cela choquant que les bénévoles qui font vivre les clubs et financent en partie la fédération via la cotisation des licences doivent payer pour apprendre à utiliser un outil informatique qui n’est pas pensé pour les clubs. Les instances fédérales, ligues et comités devraient accompagner gratuitement les clubs dans toutes les démarches administratives, juridiques, et sportives pour les aider à faire fonctionner les clubs, le basket doit aussi se structurer pour mettre en place des écoles d’apprentissage en alternance pour les BPJEPS afin d’accueillir des jeunes et de pouvoir les suivre sur le terrain, il n’y a, à ma connaissance que le SLUC Nancy qui a un organisme de formation officiel permettant de former et suivre les jeunes, dans les autres structures le stagiaire doit se trouver un club et personne ne le suis sur le terrain. Le monde du bénévolat est en pleine mutation, les éducateurs bénévoles dont je fais partie sont en voie de disparition, ils seront remplacés par des salariés BPJEPS qu’ils faut former et aussi rémunérer, nombres de petits clubs n’en ont pas les moyens, c’est un projet majoritaire de mon point de vue . Amicalement François Ducau

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