Compétition basket : le niveau de jeu……mais pas seulement
Lorsque l’on parle de compétition basket on pense d’abord au niveau de jeu. La compétition, dans l’esprit de la majorité des gens c’est le haut niveau. Selon le niveau de jeu, nous faisons de la compétition ou non. Cela veut dire que ceux qui ne font pas de compétition font……? Or c’est un peu plus complexe que cela, la compétition ne se limite surement pas qu’au niveau de jeu et c’est ce que nous allons essayer de démontrer dans cet article-réflexion.
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- Compétition basket : l’état d’esprit
- Compétition basket : le rapport au basket amateur
- Compétition basket : Poser les limites
- Conclusion
Compétition Basket : l’état d’esprit
Indépendamment du niveau de pratique, l’état d’esprit est significatif de la notion de compétition. Etre dans la compétition c’est forcément lié à l’adversité au dépassement de soi. La majorité d’entre nous le définirions en parlant de « winner » ou de mauvais perdant. Le rapport à la victoire en match est un des exemples de cet état d’esprit.
Pourquoi ils jouent, quel sont leurs objectifs en tant que joueurs ? Si c’est de gagner, est ce suffisant pour déterminer si quelqu’un est compétiteur ou non ? A mon sens si on dissocie « volonté de gagner » et « volonté de progresser » on ne peut pas être pleinement dans la notion de compétition. Etre compétiteur c’est en premier lieu l’intention d’aller chercher ce que l’on a pas. Cela se transpose aux matchs mais également à l’entrainement. Quel est le niveau de jeu ? Vers où est ce que je veux tendre ?
En tant qu’entraineur votre rôle est important dans cette notion là : vos joueurs ne peuvent être compétiteur sans la notion de volonté de progression. Ainsi n’hésitez pas à remettre cela en perspective régulièrement sur un joueur qui se dirait compétitif sans se positionner sur sa progression globale.
L’entrainabilité
Ce terme désigne la capacité d’un joueur à réellement s’entrainer en séance. Quel est le degré d’implication sur le plan du respect des consignes, de l’effort fourni, de la concentration, de l’envie de bien faire ? C’est un élément clé à mon sens pour définir un compétiteur. Quel que soit le niveau du joueur, celui ci s’entraine-t’il lorsqu’il est présent ou se contente-t’il du minimum ?
Attention cela ne fait pas des licenciés qui ne le sont pas des personnes moins importantes; juste des joueurs dont les aspirations sont différentes dans la pratique du basket.
La projection personnelle
Je l’ai abordé en introduction, le joueur est-il en questionnement sur ses envies individuelles ? collectives ? Est ce qu’il s’inscrit de lui même dans un projet ? Ce n’est pas un élément aussi évident que cela car, notamment chez les jeunes, la projection à moyen terme n’est pas une chose aisée. C’est pour cette raison que les rares qui sont dans cette intention immédiate sont souvent des compétiteurs nés.
Compétition basket : Le rapport au basket amateur
Le mal-aimé
« Il y en a que pour la compétition », « Vous ne pensez qu’à la gagne », « C’est un mauvais perdant »…. Les phrases sont nombreuses qui dénigrent ce rapport particulier au jeu et à l’opposition. Pourquoi ? Parce que paradoxalement il y a peu de compétition et encore moins de compétiteurs en France. Tout l’ambiguïté est ici car les mêmes qui critiquent la compétition en y voyant que les mauvais cotés, sont les mêmes qui ne viendraient pas dans les salles voir jouer des équipes de D2 le dimanche après midi.
Même les détracteurs de la compétition sont attirés par le niveau de jeu et l’exigence. La raison en est simple, la beauté du jeu, l’engouement, l’adrénaline ou encore les tribunes pleines. Or lorsque les remarques « jalouses » sortent c’est souvent par intéressement personnel (moi ou mon enfant en est « exclu »). C’est donc souvent difficile d’être dans la compétition car les apriori extérieurs sont négatifs la plupart du temps. C’est probablement inhérent à la culture sportive du pays.
Porter à réflexion
Mais pourquoi la compétition n’est elle souvent prise que par le prisme négatif ? C’est difficilement compréhensible de ne pas prendre en compte ce qui est louable dans la compétition. Or lorsque l’on présente la compétition comme un développement de valeurs intéressantes, le regard se modifie. C’est donc pour cela qu’en face de quelqu’un de négatif on peut évoquer :
- La ponctualité
- L’estime de soi
- Le dépassement
- L’apprentissage de l’échec
- L’implication personnelle
Tout cela, mis en parallèle avec la distanciation liée au niveau de jeu permet de rehausser un peu cet aspect.
Compétition basket : Poser les limites
Alors qu’en est il sur le sujet de son rapport à la formation ? Parce que la lutte contre l’aspect « compétition » des championnats est grande. En premier lieu ce sont les attitudes induites par le sentiment de compétition qui sont mauvaises et non la compétition en elle même.
Ce qu’il faut prendre en compte c’est que la gagne ne doit pas tolérer :
- Le manque de fairplay
- L’agressivité verbale (ou physique)
- L’absence du travail à long terme chez les jeunes
Or c’est malheureusement la déduction qu’en font certains. Pour être compétiteur il faut « écraser », gagner, dominer. C’est donc forcément déclencheur de tensions et de comportements parfois répréhensibles. Certains pensent que mes propos amènent à la conclusion suivante : « il s’en fiche de perdre ». Ainsi il faut différencier « en avoir rien à faire de la défaite » et « accepter la défaite ». On peut tout à fait être formateur et détester perdre 😉 mais pas de ne pas l’accepter.
La formation à mon sens c’est cela, être en capacité d’inculquer les valeurs de compétition tout en ne les laissant pas prendre le dessus sur la formation. L’un ne va pas sans l’autre (la compétition et la gagne font partie de la formation) mais que ce n’est pas former que de ne pas préparer à l’échec. De la même manière, si la compétition fait faire des choses contraire à l’intérêt du jeune joueur….alors il faut éviter. Je vous invite à lire cet article passionnant sur compétition et enfant.
Conclusion
Par contre il est bien évident que nous ne sommes pas sur des propos tout à fait similaire dans les catégories seniors (mais ce n’est pas mon objectif ici). Vous verrez avec le temps que niveau de jeu et compétition ne sont pas obligatoirement liés. Il n’est pas si rare que cela d’avoir un groupe U13 plus compétitif qu’un groupe de championnat de France. Les clefs ? Rigueur / entrainabilité / intensité / volonté de progresser doivent être vos axes de travail….et donc le reste viendra.
Cependant pour arriver à haut niveau il faut probablement être compétiteur….ou pétri de talent hors norme mais cela est rare. Mais n’oubliez surtout pas que la compétition n’est pas quelque chose de recherché par tous les joueurs. Adaptez vous à votre public est la seul manière de les emmener à passer des étapes.
2 commentaires
Bonjour,
Doit on ou peut on jouer avec un poste 5 dans la catégorie U13?
Avez vous fait une intervention sur ce type réflexion ?
Cordialement
Bonjour, à la question doit on, la réponse est non, peut-on alors oui mais il ne s’agit pas de parler de poste 5 mais plutot de coupe au panier et de possibilité de recevoir la balle dos au cercle. Alors cela est possible mais il faut penser cela dans la formation globale et que cela ne devienne pas un système automatiser et cloisonner sur certains joueurs